Aurel Manga

Aurel Manga

Etudiant en master sciences pour l’ingénieur et sportif de haut niveau

Quand j’étais petit, j’aimais bien démonter les choses, comprendre comment ça marche. J’aimais bien les sciences. Finalement, je retrouve aussi tout cela dans l’athlétisme

A la fois étudiant et sportif de haut niveau, Aurel Manga mène de front ce double projet vers la réussite. Lors des championnats du monde d’athlétisme en salle à Birmingham en mars 2018, il remporte la médaille de bronze du 60m haies, en 7"54,  et de nouveau une médaille de bronze aux Championnats d'Europe à Glasgow en mars 2019, en 7"63. Il bénéficie du dispositif Passeports pour les JO mis en place par la Fondation Sorbonne Université.

Que symbolise cette médaille pour vous aujourd’hui ?

Aurel Manga : C’est l’accomplissement de mes trois dernières années de travail, ma première médaille internationale et un premier résultat pour le public. Si je vois le progrès quotidiennement avec mon coach, là, c’est un résultat visible aux yeux de tous. 

Qu’est-ce qui vous a amené à l’athlétisme ? 

A. M. : Mon grand frère, ancien étudiant de Sorbonne Université (l’UPMC à l’époque), a battu le record de France du triple saut quand j’étais petit. Cela m’a donné envie de commencer l’athlétisme à 11 ans. Depuis, il m’accompagne dans toutes mes compétitions. L’athlétisme, on le vit ensemble. C’est une histoire de famille.

Vous êtes étudiant en master sciences pour l’ingénieur à Sorbonne Université. Pourquoi avez-vous choisi ce parcours ? 

A. M. : J’ai choisi l’électronique parce que je cherchais un domaine qui m’intéresse sans que ce soit directement lié au sport. Quand j’étais petit, j’aimais bien démonter les choses, comprendre comment ça marche. J’aimais bien les sciences. Finalement, je retrouve aussi tout cela dans l’athlétisme : la physique avec la biomécanique, les appareils électroniques, la chimie avec les dépenses énergétiques et les apports protéiniques, les mathématiques avec les mesures du temps et de la distance. 

J’ai décidé d'entrer à l'université sur les conseils de mon grand frère qui avait lui-même bénéficié de la politique d’accompagnement mise en place pour les étudiants sportifs de haut niveau. Arrivé dans le cursus, j'ai retrouvé un ami de l'athlétisme, Hugo Hassid (Alumni 2014) qui a suivi exactement le même parcours et m'a conseillé et encouragé.

Comment faites-vous pour concilier vos études et le sport de haut niveau ? 

A. M. : C’est  un sacré parcours. Je suis en cours de 8h30 à 13h, puis de 14h à 18h, je m’entraîne, 6 jours sur 7.

Pour concilier les deux c’est un vrai travail d’équipe : à l’université je suis suivi par Alban Saporiti et Windia Eliezer du Départements des activités physiques et sportives. J’en profite pour remercier les enseignants et responsables administratifs, qui se sont investis dans mon projet et tout particulièrement : Mme Darces, M. Roduit, Mme Belhadj-Tahar, M. Valette, Mme Roussel, M. Chetouani et Mme Chaval.

Avec des professeurs compréhensifs, je peux aménager mon emploi du temps, partir en stage et rattraper cours et examens. J’ai validé mes années de licence d'électronique en parallèle de l’Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). Mais malgré les aménagements mis en place, c’était difficile de concilier les deux en L3 car je devais être très présent à l’université.

A cette période, mes performances sportives ont baissé et l’Insep m’a fermé ses portes à seulement un an des Jeux olympiques. Ça a été dur. Heureusement, j’ai eu la chance de rencontrer mon entraîneur, Giscard Samba, qui a cru en moi et qui a accepté de me préparer. Dans le même temps, Sorbonne Université a continué à me soutenir.

Je me suis accroché et dès la première année, ça a payé : j’ai été qualifié pour les Jeux de 2016.

Le travail paie toujours.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? 

A. M. : Quand mon entraîneur a accepté de me prendre, il m’a dit : « Aurel, l’objectif, c’est 2020 ». Depuis, j’avance petit à petit avec des étapes intermédiaires : 2017, c’était les championnats d’Europe en salle et les championnats du monde. Mars 2018, c’était le championnat du monde en salle (et la médaille !). Prochain rendez-vous : les championnats d’Europe en août. Pour l’instant, ma vision va jusqu’à 2020 parce que c’est une étape importante.

Ensuite, les JO de 2024 à Paris. Entre temps, l’ objectif c’est de décrocher mon master.