
iGEM 2020 : une équipe, un projet
The Chlamy Cleaner : un système de bio-filtration pour purifier les eaux de la Seine.
Zoom sur..
L' iGEM, International Genetically Engineered Machine competition, est une compétition internationale de biologie synthétique initiée par le Massachusetts Institute of Technology (MIT, USA) en 2005. Cette compétition réunit chaque année près de 350 équipes internationales composées principalement d’étudiantes et étudiants qui tentent, par le biais de techniques de biologie moléculaire, de repousser les limites de la biologie synthétique en répondant à un défi actuel auquel notre monde est confronté.

Nous nous sommes entretenus avec Alexandra Teyssou et Chloé Piriou, deux étudiantes en master à la Faculté des Sciences et Ingénierie et deux membres de l'équipe iGEM 2020 de Sorbonne Université, au sujet du projet de leur équipe: The Chlamy cleaner.
En quelques mots, qu'est-ce que le Chlamy Cleaner ?
Cette année, l’équipe iGEM Sorbonne Université a décidé de traiter un sujet d'actualité : la pollution de l'eau. Malgré tous leurs atouts, les stations d’épuration ne sont pas suffisamment efficaces pour traiter les eaux infectées par une certaine catégorie de micropolluants tels que les antibiotiques, les hormones ou les pesticides. Nous tentons de répondre à cette problématique et de proposer une alternative basée sur un système de bio-filtration qui serait capable de dégrader ces polluants organiques présents dans l’eau, notamment les cours d'eau et plus particulièrement l'eau de la Seine. Pour le faire, nous avons lancé le projet "The Chlamy Cleaner". Nous utilisons l’algue Chlamydomonas reinhardtii et des outils mis à disposition par la biologie synthétique afin de rendre ce système capable de dégrader activement certains antibiotiques, hormones et pesticides.
Qu'est-ce qui a motivé votre participation à iGEM 2020 ?
Nous avions envie de nous impliquer dans un projet qui a pour but de promouvoir la science à l’échelle nationale et internationale, de travailler autour d’un projet à impact environnemental et sociétal et de continuer à porter fièrement les couleurs de notre université.
Cette compétition a permis à beaucoup d'étudiantes et étudiants à l'échelle internationale de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale en lançant leurs propres startups. Nous souhaitons maximiser l'impact de notre projet et donc le porter plus loin.
Il s'agit d'un projet très conséquent qui permet d'aborder un problème du monde réel et qui mêle sciences et management. Dans le monde professionnel, qu'il s'agisse d'un emploi en entreprise ou en laboratoire, ce sont deux aspects sur lesquels nous travaillons. Cette expérience est très enrichissante et valorisante de nos parcours d'étudiantes et étudiants en sciences et ingénierie.
Comment avez-vous composé votre équipe cette année et de quels cursus viennent vos membres ?
Notre équipe est composée de 15 personnes, principalement des étudiantes et étudiants de Sorbonne Université. Nous avons des parcours pluridisciplinaires : biologie moléculaire et cellulaire, management de l’innovation, microbiologie, biologie et ingénierie. Nous avons également la chance de bénéficier de l'appui des alumnis de l'association qui nous proposent des mentorats ciblés via leurs retours d'expériences.
Quelles sont les dates phares dans le cycle de vie de votre projet ?
Le projet se découpe en plusieurs phases. La première est la phase préliminaire de recherches bibliographiques avec la rédaction de protocoles expérimentaux et la recherche de fonds et de partenaires. Ensuite, vient une phase expérimentale de manipulations en laboratoire (pendant l'été). Nos résultats seront ajoutés sur le site web que nous devons construire dans le cadre de la compétition. Pour finir, lors de la phase de restitution, nous finalisons cette plateforme web, organisons nos différents évènements et préparons le point culminant de la compétition : le Giant Jamboree, durant lequel notre projet sera évalué par un jury international de scientifiques.
Comment se déroulera l’édition 2020 sachant que le déplacement aux États-Unis (Boston) sera compromis ?
Les expérimentations ont pu avoir lieu cet été. Nous remercions d'ailleurs Stéphane Lemaire et son équipe (Biologie Systémique et Synthétique des Microalgues au LBMCE1) qui nous ont accueilli dans les locaux du laboratoire et nous ont permis de mener à bout notre projet. En ce qui concerne la compétition à Boston, celle-ci prend une forme totalement dématérialisée. Nous serons donc en visioconférence pour défendre notre projet à l'international. Cependant nous restons motivés et tenons à atteindre le même palmarès que nos équipes précédentes.
De quel accompagnement disposez-vous au sein de l'université ?
Nous sommes encadrés par trois scientifiques référents de Sorbonne Université : Frédérique Peronnet, Pierre Crozet et Marco Da Costa, chercheuse et enseignants-chercheurs qui sont présents pour répondre à nos questions, nous aider et nous apporter leurs expertises. En ce qui concerne les financements, le fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE) nous a été d'une grande aide, sans oublier les aides du Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, la Maison des Initiatives Étudiantes de la Mairie de Paris et l'UFR des Sciences de la Vie de Sorbonne Université. Nous avons également monté une cagnotte participative conjointement à des actions de ventes de gâteaux dans le cadre de notre projet. Les locaux et salles de la Direction de la Vie Étudiante et de l'université plus largement ont été mis à notre disposition, et ce dans le cadre de nos réunions hebdomadaires.
Envisageriez-vous des partenariats avec d’autres associations étudiantes ?
Nous en avons déjà effectué, notamment avec l'association Je Science donc Je suis. Des articles de vulgarisation scientifique à destination des étudiantes et étudiants de Sorbonne Université ont été le fruit de cette collaboration. En ce qui concerne de futurs partenariats, nous arrivons à la fin de l'année de compétition mais nous n'excluons pas la possibilité que la prochaine équipe veuille faire des partenariats également.
En ce qui concerne la dimension internationale du projet, nous sommes très ouverts à des collaboration avec d’autres associations, pas que en France. Un des aspects de la compétition se base sur la collaboration entre différentes équipes ainsi que sur des partenariats poussés.
Comment arrivez-vous à organiser votre temps pour avoir un équilibre entre vie associative et études ?
Il est vrai qu'un projet d'une telle ampleur peut s'avérer être difficile à gérer en parallèle de nos études à Sorbonne Université. Néanmoins, nous somme une équipe plutôt nombreuse, divisée en pôles (biologie, financement et "human practices", communication, événements et outreach). Chaque pôle a donc des tâches bien spécifiques, ce qui nous permet d'avoir une organisation efficace.
Quel message pour celles et ceux qui souhaitent participer à cette aventure ?
Pour rejoindre l’équipe iGEM Sorbonne Université, il faut faire preuve de motivation et être capable de s’impliquer sur un peu plus d’un an, la compétition ayant lieu de fin octobre d'une année à début novembre de l'année suivante. Nous avons effectué des présentations au sein des master BMC et Management de l'Innovation de Sorbonne Université et nous invitons toutes celles et ceux qui ont envie de faire partie de cette aventure de prendre contact avec l'association.
(1) Laboratoire de Biologie Moléculaire et Cellulaire des Eucaryotes (CNRS/Sorbonne Université)
L'équipe iGEM 2020
Contact
Direction de la Vie Étudiante (DVE)
Faculté des Sciences et Ingénierie
Sorbonne Université