
La continuité pédagogique au cœur de la crise sanitaire
Pendant ce second confinement, Sorbonne Université poursuit la formation de ses 55 000 étudiants et étudiantes grâce à l'enseignement à distance.
Comme lors du premier confinement, l’ensemble de la communauté universitaire s’est fortement mobilisé pour assurer une continuité pédagogique à distance. Aux côtés des enseignants, les équipes du service informatique pour la pédagogie et la recherche (SIPR) de la faculté des Lettres, du service pédagogique numérique (SPN) de la faculté de Médecine et de Capsule, le centre d'accompagnement pour la pédagogie et support à l'expérimentation de la faculté des Sciences et Ingénierie sont sur le front pour déployer les outils d’enseignement à distance et accompagner les usagers.
Quels outils pour une continuité pédagogique à distance ?
Parmi les outils proposés, nous retrouvons la plateforme pédagogique Moodle. Largement utilisée dans les trois facultés, elle propose un vaste choix d'activités allant du simple dépôt de documents, aux forums, en passant par des exercices en ligne, un forum, etc. Les enseignants ont aussi à leur disposition Panopto : un serveur multimédia, couplé à Moodle, qui permet d’enregistrer des cours en y intégrant des supports pédagogiques. D’autres outils comme Zoom sont également plébiscités pour faire des visioconférences en temps réel. L’outil Wooclap permet, quant à lui, d’interagir en direct grâce à des questionnaires, des sondages en temps réel, etc.
Petit nouveau de ce second confinement : BigBlueButton. « Cet outil, intégré à la plateforme Moodle, offre de nombreuses possibilités d’interaction pour redynamiser les cours. Il propose notamment de faire des visioconférences afin de créer des classes virtuelles. L’enseignant peut poser des questions, faire des quizz, constituer des groupes, partager un tableau interactif avec les étudiants, etc. », explique, Sabine Bottin-Rousseau, chargée de mission pour les pédagogies innovantes dans le cadre du projet d'université européenne 4EU+. Il permet de mettre en place une véritable pédagogie active. »
Une meilleure acculturation numérique
Durant ce second confinement, les responsables des services pédagogiques numériques ont constaté une meilleure acculturation de la communauté à ces différents outils. « Les enseignants ont beaucoup progressé depuis le printemps, indique Sabine Bottin-Rousseau. Comme ils maîtrisent mieux les outils, ils se consacrent davantage à l'aspect pédagogique. Ils cherchent à rendre leurs cours plus interactifs. Certains collègues ont complètement adapté leurs activités avec des cours scénarisés. Certaines ressources qui sont en train d’être élaborées aujourd'hui pourraient être utilisées à l’avenir pour de véritables formations hybrides. »
Le contexte également a changé. Si le premier confinement a eu lieu en fin d’année universitaire, cette fois il a démarré en plein milieu du premier semestre. Pour Yannick Mahé, directrice du SPN, la situation n’est pas comparable : « Au printemps, les étudiants et étudiantes de Médecine n'avaient quasiment plus cours et se préparaient aux examens. Aujourd'hui, nous sommes en début d’année et la nécessité de continuer les cours est massive ».
Dans ce contexte, le SIPR, Capsule et le SPN ont constaté, dans les trois facultés, une augmentation du nombre de cours ouverts et d’enseignants et d’étudiants connectés. Une augmentation à laquelle s’étaient préparés les services numériques en montant, avec l’aide des services informatiques, les capacités des serveurs.
Un accompagnement renforcé
En parallèle de l’aspect technique, les services pédagogiques continuent à accompagner la communauté enseignante au quotidien. « À la faculté des Sciences et Ingénierie, nous avons ouvert de nouvelles salles équipées pour que les enseignants et enseignantes puissent enregistrer des cours dans des conditions optimales », indique la directrice de Capsule, Vanda Luengo. Comme dans les facultés des Lettres et de Sciences et Ingénierie, le service pédagogique de la faculté de Médecine reste ouvert, dans le respect des règles sanitaires, pour accompagner les collègues qui ne peuvent pas enregistrer leurs cours depuis chez eux.
Les trois services ont également renforcé leur offre de formation. En faculté de Médecine, par exemple, le SPN propose pendant tout le mois de novembre 15 créneaux de formation pour chacun des cinq outils (Panopto, Wooclap, BigBlueButton, Zoom et Moodle). Ces formations sont dispensées prioritairement aux référents numériques de chaque département de formation : « Un réseau de personnes-relais qui s’est constitué entre les deux confinements », précise Yannick Mahé.
Les limites du tout distanciel
Même si ces retours témoignent d’une globale acculturation de la communauté enseignante vis-à-vis des outils numériques, les services mettent en garde contre une bascule brutale vers le tout distanciel. « Comme lors du premier confinement, nous sommes dans une logique d'adaptation face à une situation de crise », insiste Thomas Joufflineau. Si certains enseignants ont pu réfléchir à des cours adaptés à distance, ce n’est pas le cas de tous. « Nous ne pouvions pas décemment demander aux collègues, déjà épuisés par le premier confinement, de revoir intégralement leurs cours, en prévision d’un potentiel reconfinement », indique le vice-doyen. Et Vanda Luengo de poursuivre : « Nous ne croyons pas au tout distanciel massif. Une hybridation bien construite du point de vue pédagogique est pour nous une solution intéressante, mais qui ne peut pas être improvisée ».
Afin que tous les étudiants et étudiantes puissent, dans ce contexte, suivre correctement leur formation, Sorbonne Université a mis en place, dès la rentrée, un dispositif leur permettant, sous certaines conditions, de bénéficier d’un ordinateur portable ou d’une réduction sur l’achat de leur matériel informatique. « Cette offre est valable toute l'année », rappelle Thomas Joufflineau.