Les kaolinites d’Amazonie, mémoires de climats anciens

Pour comprendre et reconstituer l’histoire géologique de la surface terrestre et dresser des bilans de l’altération, il est nécessaire de pouvoir dater les profils latéritiques, qui représentent 1/3 des terres émergées. Pour lever ce verrou, l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (IMPMC) développe depuis une vingtaine d’années une méthode unique de datation des kaolinites qui a ici été perfectionnée et appliquée à un site d’Amazonie centrale, situé en zone intertropicale depuis plusieurs dizaines de millions d’années. Combinée à des analyses isotopiques réalisées par les géochimistes de Géosciences Paris Saclay et de l’Institut de Physique du Globe de Paris, cette approche a permis de relier plusieurs conditions d’altération distinctes à des évènements paléoclimatiques majeurs, régionaux (notamment ceux induits par la surrection des Andes) ou globaux enregistrés depuis environ 30 millions d’années.