Emmanuel Gendreau

Copilote du programme thématique "Mondes durables" du projet SOUND

Le projet SOUND illustre le sens de ce que doit être une université aujourd’hui.

Maître de conférences à la faculté des Sciences et ingénierie, Emmanuel Gendreau a forgé son expertise dans le domaine de l'agro-alimentaire et de l'écologie urbaine. Cet ancien chargé de mission Développement Durable de l’université nous partage ici sa vision et ses ambitions pour le programme thématique « Mondes durables » qu’il copilote dans le cadre du projet SOUND.

Décrivez-nous, en quelques mots, votre parcours et vos fonctions actuelles.

Emmanuel Gendreau : J'ai suivi une formation d'ingénieur biochimiste de l’INSA de Lyon que j'ai complétée par un doctorat sur le rôle des duplications multiples du génome lors de la différenciation cellulaire. En parallèle, j'ai commencé à enseigner à l'université de Versailles-Saint-Quentin dans des domaines aussi divers que la modélisation moléculaire, le métabolisme bactérien ou la botanique.

Recruté comme maître de conférences à l'Université Jules Vernes, en Picardie, le domaine de l'agro-alimentaire est devenu le cœur de mes enseignements. J‘ai ensuite rejoint l’UPMC, actuelle faculté des Sciences et Ingénierie de Sorbonne Université où j’enseigne en licence de Science de la vie et dans la filière agro-alimentaire de Polytech Sorbonne.

Chargé de mission développement durable auprès de Sorbonne Université pendant deux ans, j’ai intégré, en 2016, l'Institut d'écologie et des sciences de l'environnement où je travaille notamment sur des projets d'écologie urbaine.

Pouvez-vous nous présenter quels sont, selon vous, les objectifs et les enjeux du projet SOUND ?

E. G. : Nos sociétés vont faire face à de nombreux défis tant matériels qu’environnementaux. Le projet SOUND souhaite accompagner les démarches scientifiques pour y apporter des éléments de réponse. La transdisciplinarité, au cœur de ce programme, est un élément clef pour trouver des solutions innovantes.

Avec ses programmes thématiques qui rassemblent les trois facultés de Sorbonne Université et d’autres membres de l’Alliance, des tendances différentes, des complémentarités, le projet SOUND illustre le sens de ce que doit être une université aujourd’hui. Etabli pour 10 ans, il sera je pense structurant pour l’université afin de répondre aux grands enjeux actuels.

Pourquoi avez-vous eu envie de devenir pilote d’un programme thématique ?

E. G. : Il s'agit d’un prolongement logique de mon engagement depuis des années dans les actions et l’enseignement du développement durable au sein de notre université. Avec le lycée des métiers de l'horticulture et du paysage de Montreuil, j'ai, par exemple, créé en 2011 une licence professionnelle autour de l’aménagement et la gestion écologique des paysages urbains - une aventure pédagogique et humaine autour du défi que représente la ville de demain. Plus récemment, j’ai mis en place, avec d’autres collègues, une série de séminaires sur les grands défis liés au développement durable pour tous les élèves ingénieurs au sein de Polytech Sorbonne. C’est d’ailleurs dans ce cadre que je travaille, depuis des années déjà, avec le co-pilote du programme thématique, Yann Douze avec qui je croise high-tech et biodiversité, au sein de nos projets étudiants.

Le programme SOUND me donne aujourd’hui l’opportunité d'être acteur et d'apporter mes compétences dans le domaine, mais aussi de changer d'échelle avec d'autres moyens, d'autres communautés, en croisant les disciplines et les cultures. Ce que j'apprécie à travers ce programme, c'est d’être amené à côtoyer d'autres mondes et notamment celui des lettres et des sciences humaines qui, je pense, apporteront des réponses majeures à de nombreux enjeux environnementaux.

Quel sera votre rôle en tant que pilote ?

E. G. : Mon rôle sera de suivre, avec le comité scientifique et mon copilote, Yann Douze, les projets mis en place par notre programme thématique et de favoriser les échanges entre les différents partenaires de l'Alliance Sorbonne Université.

L’objectif est d’avoir une vision complète et de pouvoir soutenir des initiatives très diverses. La dimension humaine et sociétale est fondamentale. Pour aborder la question centrale des ressources planétaires et de l’impact environnemental, il est essentiel de travailler aux côtés de modélisateurs, de statisticiens, de botanistes, de géoscientifiques, mais aussi de géographes, d’historiens, de sociologues, etc.

Comment pensez-vous travailler avec les instituts et les initiatives ?

E. G. : Yann Douze et moi-même avons commencé par contacter les différents acteurs de l'Alliance Sorbonne Université afin de coordonner au mieux les actions mises en place et développer et soutenir celles qui en ont besoin. L'idée est d’avoir des visions complémentaires et de collaborer en harmonie.

Notre comité scientifique rassemblera d’ailleurs des experts issus de l'Université de technologie de Compiègne, de l'INSEAD, du Muséum national d’Histoire Naturelle, des trois facultés de l’université ou d’instituts comme l’Institut de la transition environnementale avec qui je travaille depuis de nombreuses années déjà. Ils permettront d’être des relais pour un certain nombre de nos activités, mais aussi de contribuer au développement d’une vision large de ce que peuvent être des mondes durables.