100 ans de l’ISUP : retour sur une conférence événement
Plus de 200 personnes ont assisté à la grande soirée anniversaire des 100 ans de l’Institut de statistique de Sorbonne Université (ISUP) mardi 27 juin. Pour l’occasion, l’école avait mis les petits plats dans les grands avec des invités de prestige : Dominique Costagliola, directrice de recherche à l’Inserm et Stéphane Dedeyan, directeur général de CNP Assurances.
Après la diffusion d’une vidéo présentant l’histoire de l’ISUP, Nathalie Drach Temam, présidente de Sorbonne Université – qui a suivi de près le développement de l’école lorsqu'elle était vice-présidente Recherche, innovation et science ouverte – a pris la parole. « Si on me demandait de résumer l’ISUP avec quelques qualificatifs, je dirais que c’est un institut innovant, tourné vers l’interdisciplinarité et ouvert sur la société. » Et d’ajouter : « La statistique y est enseignée depuis une centaine d'années et pourtant, cette matière n’a pas pris une ride ! ».
Et pour cause ! Au fil du temps, les enseignements de l’ISUP ont bénéficié à trois champs d’application résolument contemporains : la biostatistique et l’épidémiologie, la statistique et l’actuariat. Concernant cette dernière, Nathalie Drach-Temam précise : « A Sorbonne Université, nous sommes extrêmement fiers de cette filière [de l’actuariat] qui diplôme 140 étudiantes et étudiants par an, en formation initiale et continue ».
Elle a également rappelé que « l’actuariat et la statistique ne sont pas une niche mathématique mais ont mais ont leur rôle à jouer pour contribuer à des questions essentielles comme la RSE, la cyber-assurance et plus généralement dans l’évaluation des impacts économiques des risques ». Avant de poursuivre : « Les travaux de l’ISUP permettent aux actrices et acteurs de la société de renforcer leur capacité à prévoir les mouvements du monde. Ce sont ces compétences qui demain feront la différence. »
Nathalie Drach-Temam a conclu son intervention en rappelant que l’école, de par sa pluridisciplinarité, contribue au rayonnement de l’université. « L’ISUP est à l’image de Sorbonne Université : engagé dans le présent et préparant résolument l’avenir. C’est un centre d’expertises dont la société a besoin pour relever les défis d’un monde en constante évolution. »
Nathalie Drach-TemamL’ISUP est à l’image de Sorbonne Université : engagé dans le présent et préparant résolument l’avenir.
Place ensuite à une allocation attendue de Stéphane Dedeyan, un acteur prestigieux de l’actuariat qui est venu faire profiter de son expertise. Evoquant le contexte actuel, il précise : « Il faut réinventer le métier d’assureur et d’actuaire en permanence. En France, nous bénéficions des meilleures filières d’enseignement dans ce domaine dont fait partie le très performant ISUP ».
Il a ensuite dressé un panorama des risques émergents actuels : le risque climatique, le risque de cyberattaque et le risque épidémique. « Il faut repousser les limites de l’assurabilité, utiliser les données, notre matière première, pour gérer tous ces risques. »
La soirée s’est achevée par une table ronde au cours de laquelle Dominique Costagliola, épidémiologiste, a parlé biostatistique et modélisation des maladies infectieuses : « Pour anticiper le risque, il faut faire des prévisions à très court terme, bâtir des scénarios en utilisant notamment des données comportementales, et faire des estimations ». Elle a ensuite établi un parallèle entre le risque climatique et infectieux : « Avec l’augmentation des températures, il y aura de plus en plus de maladies émergentes et de virus venant des pays du sud de l’hémisphère, comme on a pu le voir avec les maladies transportées par le moustique tigre ou plus récemment, la variole du singe ».
Olivier Lopez, directeur de l’ISUP, a évoqué le cyber risque, et l'intérêt de la modélisation mathématiques de ses impacts, lesquels évoluent avec notre dépendance du numérique et la professionnalisation des pirates qui commercialisent leurs logiciels via le dark web. « Il faut prédire mieux pour pouvoir mutualiser et être capable de gérer les conséquences des cyberattaques. Une approche pluridisciplinaire, mêlant statistique, criminologie, géopolitique, est indispensable pour parvenir à ce but. »
Avec cette soirée anniversaire, l’ISUP a démontré que l’environnement de l’analyse et de la gestion des risques – tous deux au cœur de l’actuariat – évolue à la fois sur le plan du contexte (sanitaire, géopolitique, financier) mais aussi en termes d’innovation technique (’intelligence artificielle).
Visionnez le replay de la conférence sur le site de l'événement : https://www.100ansisup.fr/fr/
Nathalie Drach-Temam, présidente de Sorbonne Université - Stéphane Dedeyan, directeur général de CNP Assurances
La table ronde sur les nouveaux risques avec de gauche à droite : Olivier Lopez, Dominique Costagliola, Stéphane Dedeyan et l'animateur Stéphane Bergounioux