Corentin : « Je suis motivé par la perspective inédite de contribuer à la recherche scientifique »
Après une expérience de six mois en Arctique, Corentin, 23 ans, diplômé en biologie marine à Sorbonne Université, se prépare à relever les défis d'une année en mer avec la Mission Bougainville.
Corentin sera affecté à Nouméa en binôme avec Caroline.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Corentin : Je viens de terminer mon master en Sciences de la mer à Sorbonne Université. Mes études supérieures ont été rythmées par ma passion pour les océans et la biodiversité marine. Après une licence en SVT et un stage à l’Ifremer de Brest, je me suis dirigé vers un master en Biologie marine. J’ai pu y suivre divers enseignements dans les stations marines de Sorbonne Université. Puis, j’ai réalisé ma thèse de master au Svalbard en Arctique pendant six mois.
Qu'est-ce qui vous a motivé à postuler pour la Mission Bougainville et comment avez-vous découvert cette opportunité ?
C. : J’ai été principalement motivé par la perspective inédite de contribuer à la recherche scientifique. Après avoir assisté aux présentations des différents acteurs de la mission, j’ai également eu l’occasion de discuter avec les VOA de la première promotion. Ces échanges m’ont encouragé à poursuivre ce projet. Leur enthousiasme débordant pour l'année qu'ils étaient en train de vivre m’a marqué, notamment lorsqu'ils ont mis en avant des aspects essentiels comme la communication, le partage et l’opportunité de travailler dans un environnement à la fois unique et dynamique.
La mission se déroule en collaboration avec la Marine nationale. Qu'attendez-vous de cette expérience unique de travailler à bord de navires de la Marine ?
C. : C’est l’occasion parfaite pour observer comment la recherche scientifique peut s'intégrer au sein de missions opérationnelles de la Marine ou sur d'autres navires non dédiés à la recherche.
Cette expérience me permettra aussi de développer mes compétences en communication et en travail d'équipe, en apprenant à combiner les expertises scientifiques et militaires. Je suis convaincu que cette année enrichira non seulement mes compétences techniques et scientifiques, mais aussi mes aptitudes relationnelles, tout en renforçant ma capacité à m'adapter et à prendre des décisions rapidement.
Comment vous préparez-vous à assumer des responsabilités scientifiques en pleine autonomie pendant la mission ?
C. : Pour nous préparer, nous avons suivi deux formations scientifiques à Banyuls-sur-Mer et à Villefranche-sur-Mer. Ces formations, qui ont eu lieu durant l'été, nous ont offert l'opportunité de rencontrer les différents acteurs avec lesquels nous collaborerons à distance, ainsi que les autres VOA sélectionnés.
Nous avons également pu nous familiariser avec le matériel et les outils que nous utiliserons tout au long de l'année. Apprendre les diverses techniques d'acquisition de données et avoir l'occasion d'en discuter en personne avec les autres VOA et les chercheuses et chercheurs impliqués, avant que nous soyons tous dispersés aux quatre coins du globe, a été une excellente préparation.
Quels défis anticipez-vous durant cette mission et comment comptez-vous les surmonter ?
C. : Je dirais que le principal défi sera de m'adapter à la vie en mer sur une longue période. Bien que j'aie déjà participé à plusieurs missions, aucune n'a duré plus de deux semaines ! Pour surmonter cela, je m’appuierai sur les conseils de la promotion précédente ainsi que sur la cohésion avec l’équipage.
Sur le plan scientifique, un autre défi consistera à gérer l’incertitude et les imprévus liés à la collecte des données. Pour y faire face, je m’appuierai sur les formations suivies cet été et je tâcherai de rester en contact autant que possible avec les autres VOA, qui rencontreront probablement les mêmes difficultés que moi, malgré la distance, afin d’assurer la fiabilité des données collectées.
En quoi pensez-vous que cette mission pourra enrichir votre carrière et votre développement personnel ?
C. : Cette mission représente une occasion inestimable de renforcer mes compétences en recherche océanographique, communication, et gestion de projet. Elle me permettra de travailler en étroite collaboration avec des scientifiques, des marins et d'autres experts, ce qui élargira mon réseau professionnel et ouvrira des opportunités de projets futurs.
En parallèle, les responsabilités associées à mon rôle de VOA contribueront à développer mes capacités en leadership.
Quelles compétences espérez-vous acquérir ou développer au cours de cette mission ?
C. : Je souhaite approfondir mon expertise en biodiversité marine planctonique et en recherche scientifique, tout en acquérant des compétences spécifiques à l’environnement de la Marine nationale.
Je souhaite aussi développer mes compétences en gestion du travail en équipe dans un cadre aussi exigeant que celui d'une mission embarquée. La collaboration avec des spécialistes de différents domaines sera une formidable occasion de renforcer mes capacités d'adaptation et de communication dans des contextes multidisciplinaires.
Avez-vous déjà pensé à ce que vous pourriez faire après Bougainville ?
C. : Je souhaite continuer dans la voie de la recherche bien sûr. Une perspective qui m'attire particulièrement est celle de retourner en Arctique. Revenir dans cette région me permettrait de poursuivre l'exploration des enjeux scientifiques majeurs liés à cet environnement fragile, et pourquoi ne pas envisager d'étendre les travaux de la Mission Bougainville à cette partie du globe.
Propos recueillis par Pauline Ponchaux