iGEM 2022, une nouvelle médaille pour Sorbonne Université !
Pour cette nouvelle édition du concours iGEM, l'équipe de Sorbonne Université s'est brillamment distinguée lors de la compétition du Grand Jamboree autour de la biologie synthétique. Les membres de l'association Abiosup reviennent sur le projet d'une année et sur une expérience étudiante riche et productive.
Depuis 2016, Sorbonne Université présente une équipe et un projet à la compétition iGEM. L’équipe, composée exclusivement d’étudiantes et d’étudiants, est encadrée par plusieurs enseignantes et enseignants de la faculté des Sciences et Ingénierie dont Marco Da Costa, enseignant-chercheur au laboratoire de biologie du développement de l'Institut de Biologie Paris-Seine. Les membres de l’équipe 2022 ont choisi de relever le défi de nourrir durablement la population mondiale en croissance aiguë avec l’objectif de créer une source de nourriture innovante à haute valeur nutritive. Pour réduire les problèmes d’anémie, le projet vise à transformer la micro-algue verte Chlamydomonas reinhardtii en un super aliment riche en fer et de la produire de façon durable.
Cette année, le projet de l’équipe a été récompensé avec l’ Award du meilleur projet de biologie synthétique sur les plantes ainsi qu’une médaille d’or, en plus de nominations pour les Awards Best Education et Best Presentation pour Sorbonne Université.
Qu’est-ce que la compétition iGEM et quelle est la vocation de l’association ?
iGEM, ou international Genetically Engineered Machine compétition1, est une compétition internationale de biologie synthétique créée en 2003 par le MIT, qui rassemble chaque année plus de 350 équipes à travers le monde. Elle permet de réfléchir autour de problématiques actuelles (diagnostic, thérapeutique, nutrition, changement climatique…) et de proposer des solutions innovantes grâce à la biologie synthétique et à la diffusion de cette discipline émergente. Chaque année, des étudiantes et étudiants constituent une équipe pour représenter Sorbonne Université dans cette compétition internationale.
Qu'est-ce qui a motivé votre participation ?
La motivation première, pour la plupart des membres de l’équipe, est l’opportunité unique de participer à la création d’un projet scientifique. C’est-à-dire à la fois mettre un pied dans le monde de la recherche tout en expérimentant les aspects du montage de projet associatif : la communication, le financement et le travail collectif entre personnes venant d’horizons très divers. C’est d’ailleurs la force de notre équipe. Chacun d’entre nous, avec ses atouts, a pu contribuer à la création d’un projet global utile pour la communauté.
Comment votre équipe s’est-elle composée et quels sont les cursus des membres de l’association ?
À l’occasion de la présentation de leur projet, l’équipe iGEM 2021 a communiqué sur les enjeux de cette compétition auprès des étudiantes et étudiants en biologie. C’est ainsi qu’ils ont recruté les membres de l’équipe 2022 !
Notre équipe a été créée en décembre 2021 et rassemble 20 membres de cursus variés. La majorité est issue des master BMC (Biologie Moléculaire et Cellulaire), BIM (Bioinformatique et Modélisation), management de l’innovation et BIP (Biologie Intégrative et Physiologie). Nous comptons également une étudiante en licence Sciences de la Vie.
Quelles sont les dates phares à retenir dans le déroulement de votre projet au cours de l’année ?
Les trois grandes étapes de préparation sont la commission de financement de projets étudiants FSDIE2 en juin 2022, les expériences faites durant l’été et la rédaction de notre site internet entre septembre et octobre. Mais l'événement le plus important est la rencontre finale, le Grand Jamboree, qui a eu lieu cette année à Paris Expo Porte de Versailles du 26 au 28 octobre. Il a rassemblé des équipes du monde entier pour exposer leurs projets, ainsi que des chercheurs, des entreprises, des start-ups. Il s’agit du plus grand congrès international dans le domaine de la biologie synthétique.
Comment s’est déroulée l’édition 2022 ?
Après une réflexion collective sur le projet de l’année et une fois notre sujet défini avec l’aide de nos encadrants, nous avons contacté des acteurs locaux. Ces échanges nous permettent d’améliorer le projet en l’inscrivant dans une réalité sociale. Nous avons pu dialoguer avec le directeur scientifique d’une start-up ou bien encore un enseignant chercheur spécialisé dans le microbiote intestinal. Nous avons également profité du Welcome day des Sorbonnales pour échanger avec des étudiantes et étudiants sous la forme d’un quiz et faire connaitre notre projet auprès de la communauté étudiante de l’université.
Notre équipe compte beaucoup d’étudiantes et d’étudiants en modélisation. Nous avons donc organisé un meet-up axé sur la modélisation. En parallèle de ces évènements, nous avons également réalisé des interventions dans un lycée et participé aux actions de la Fête de la Science à la Cité des Sciences.
La compétition s’est terminée avec le Grand Jamboree à Paris. Les années précédentes, la compétition se déroulait à Boston, et les deux dernières éditions en distanciel. Cette année nous avons eu la satisfaction de présenter le projet à Paris avec toutes les équipes internationales.
De quel accompagnement disposez-vous au sein de l'université ?
Nous avons pu compter sur l’aide de nos encadrants à la faculté des Sciences et Ingénierie : Marco Da Costa, enseignant-chercheur en biologie cellulaire (IBPS-LBD), Pierre Crozet, enseignant-chercheur en biologie synthétique (IBPS-LCQB), Frédérique Peronnet, directrice de recherche CNRS en biologie du développement (IBPS-LBD), et Guillaume Garnier, doctorant en mathématiques (Inria).
Pour le financement, nous avons été soutenus par la commission FSDIE2 de Sorbonne Université et la CVEC3 ainsi que le Laboratoire de biologie computationnelle et quantitative et sa directrice Alessandra Carbone (LCQB), sans qui nous n’aurions pas pu réaliser ce projet. C’est au sein de ce laboratoire et plus particulièrement dans l’équipe de Pierre Crozet que nous avons fait nos expériences.
L’équipe de la Direction Vie Étudiante, et notamment Rachel Fabre, nous a aussi guidé tout au long de l’année pour nous aider à réaliser nos événements ou le dossier de subvention au projets étudiants FSDIE.
Quels bénéfices, votre participation au concours iGEM, vous procure dans le cadre de vos études et de votre insertion professionnelle ?
Nous avons acquis des compétences annexes à notre parcours de formation : la gestion de projet, la communication, la recherche et la gestion de financement… Ce concours nous aide également à développer notre réseau pour nos recherches de stage ou d’emploi et ouvre de nouveaux champs d'intérêts pour ceux qui ne connaissent pas la biologie synthétique.
Est-ce que vous maintenez des relations avec d'autres équipes iGEM autour du monde ?
Nous avons pu collaborer avec d’autres équipes, notamment une équipe de Chine (UESTC) et l’équipe de l’Air Force Academy (USAFA- États-Unis) sur la partie expérimentale et pour la réalisation d’une vidéo sur la législation des OGM dans le monde. Nous nous mentionnons aussi mutuellement lors de nos présentations.
Comment avez-vous trouvé un équilibre entre le projet associatif, la compétition et vos études ?
Nous nous sommes répartis les tâches selon nos contraintes. Cela n’a pas été toujours évident, mais ce projet nous a donné l’opportunité d’apprendre à mieux gérer notre organisation et notre temps. C’est un investissement qui vaut la peine pour l’ensemble des compétences acquises mais aussi pour l’expérience humaine unique de participer à un tel projet !
1 iGEM ou International Genetically Engineered Machine competition (Compétition internationale de machines génétiquement modifiées)
2 FSDIE : Fond de solidarité au développement des initiatives étudiantes
3 CVEC : contribution vie étudiante et de campus