Robert Vautard : de l’IPSL à l’IPCC
Robert Vautard, actuellement directeur de l’IPSL, a été élu coprésident du premier groupe de travail du GIEC, celui qui évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat. Il assurera la présidence du groupe en binôme avec le professeur chinois Xiaoye Zhang, membre de la Chinese Academy of Engineering.
Météorologue et climatologue, Robert Vautard a coordonné le développement du modèle de simulation de la qualité de l’air « CHIMERE », désormais utilisé en France et en Europe pour la prévision de la pollution atmosphérique. Auteur ou co-auteur de plus de 200 publications internationales, il a également coordonné le chapitre portant sur les aléas liés aux changements régionaux du climat du 6e rapport du GIEC.
L’élection de Robert Vautard à la tête du groupe 1 valorise la qualité du travail de la communauté scientifique française et lui reconnaît son importance au niveau international. Le directeur de l’IPSL succède dans le rôle à Valérie Masson-Delmotte (LSCE-IPSL), collègue et compatriote.
L’élection de Robert Vautard tombe à un moment crucial. La multiplication des évènements extrêmes, dont les incendies qui ravagent les forêts du bassin méditerranéen et au Canada, demandent une action immédiate pour atténuer les émissions et adapter les sociétés au changement climatique. La décennie qui s’ouvre nécessite de choix historiques de la part des décideurs pour l’humanité et la biodiversité. Le besoin de solutions climatiques concrètes et durables demande, plus que jamais, l’interdisciplinarité et l’intégration entre les groupes de travail. Une mission que Robert Vautard, issu d’une longue expérience dans la coordination scientifique, la communication et l’interaction avec les parties prenantes, compte relever immédiatement.
En étroite collaboration avec les scientifiques du monde entier, Robert Vautard souhaite orienter le septième cycle de travaux du GIEC aux axes suivants :
- Actualiser et résumer les sujets bien établis et les indices mondiaux, ainsi que leur évolution, en se basant sur les résultats du sixième rapport du GIEC ;
- Augmenter les informations et les résultats de recherche régionaux, en intégrant plus de littérature scientifique non-anglophone ;
- Identifier des exemples concrets et des « récits » des effets du changement climatique dans certaines régions et sélectionner des options d’adaptation qui peuvent être répliquées ailleurs dans des conditions similaires ;
- Accroître les éléments de connaissance concernant les actions climatiques à court terme, puisque les effets du changement climatique affectent déjà fortement les populations vulnérables et que des efforts d’atténuation sont nécessaires en urgence ;
- Recueillir et développer des sujets émergents, dotés d’une grande importance politique, telle la question des pertes et des dommages ;
- Assurer une charge de travail raisonnable pour les auteurs, notamment en raison de l’augmentation rapide de la littérature ;
- Réduire l’empreinte carbone du GIEC.