Une pince pour manipuler des objets à distance dans l’ISS
Le mardi 20 juillet à 18 heures, l'astronaute de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) Thomas Pesquet va expérimenter, en direct de la Station spatiale internationale (ISS), l’utilisation d’une pince acoustique dans le cadre de la mission Alpha. À quoi sert-elle ? Quel est l’objectif de cette expérience dite Télémaque ? Éléments de réponse.
Un pommeau de douche ? Un sèche-cheveux ? Détrompez-vous, ceci est une pince acoustique ! De son petit nom Télémaque (TELEMAnipulation QUEst, en anglais), elle a été pensée par une équipe de recherche de l'Institut Jean le Rond d'Alembert (Sorbonne Université/CNRS).
Cette pince, qui fait partie des 12 expériences du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) menées par Thomas Pesquet lors de la mission Alpha, est capable de saisir des petits objets, de les déplacer et d’en prendre le contrôle à distance grâce à la force des ondes ultrasonores.
Régis Marchiano, professeur à Sorbonne Université et chercheur à l'Institut Jean le Rond d'Alembert - Equipe MPIA (modélisation, propagation et imagerie acoustique), a notamment travaillé sur cette pince unique en son genre : « Dans la Station spatiale internationale, certains objets sont très fragiles et ne doivent pas être touchés au risque de les contaminer ou de les abîmer. C’est là que la pince Télémaque entre en jeu ! ». Les émetteurs dont elle est pourvue font vibrer l’air à de très hautes fréquences (40 000 fois par seconde) et ont la faculté de capturer de petits objets en un point bien précis.
Tester les lois de la physique fondamentale
Le chercheur et son équipe seront aux premières loges ce mardi 20 juillet pour découvrir « leur » pince prendre vie dans les mains de Thomas Pesquet. L’astronaute de l’Agence Spatiale Européenne va ainsi tenter d’attraper et de manipuler, sans les toucher, des petites sphères de plastique ou de verre flottant en impesanteur.
L’objectif premier de cette expérience Télémaque est de tester les lois de la physique fondamentale. À plus long terme, elle augure de nombreuses applications telles que la manipulation sans contact de produits dangereux et d’échantillons biologiques ou la délivrance ciblée de médicaments dans l’organisme.
Si l’expérience est concluante, une deuxième vague de tests se déroulera courant octobre dans l’ISS.
© CNES/DE PRADA Thierry, 2021