Webinaire ITE/SDV | Réchauffement climatique, crise de la biodiversité : processus cognitifs, neurologiques et psychologiques à l'origine de la prise de décision

L’Institut de la transition environnementale de l'Alliance Sorbonne Université (ITE) et l’UFR Sciences de la vie de Sorbonne Université vous invitent à une série de webinaires mensuels consacrés à l'adaptation aux changements environnementaux. Chaque webinaire sera l'occasion d'aborder une thématique de l'adaptation sous des angles d’approche complémentaires provenant de la biologie et d'autres disciplines.

  • Le 09 déc. 2022

  • 13:30 - 15:00
  • Le lien zoom est envoyé aux inscrits quelques jours avant l'événement (lien d'inscription ci-dessous).

  • Oui

Troisième webinaire : vendredi 9 décembre 2022 de 13h30 à 15h
Thème : Réchauffement climatique, crise de la biodiversité : processus cognitifs, neurologiques et psychologiques
à l'origine de la prise de décision

Avec :

  • Jean Daunizeau, Institut du cerveau ICM, équipe Motivation, cerveau et comportement

Les biais cognitifs : introduction
N’avons-nous pas tendance à trouver plus plausible une hypothèse qui nous plaît ? Au lieu de rechercher la contradiction, ne cherchons-nous pas des informations qui confirment notre point de vue ? Les biais cognitifs sont des mécanismes de la pensée qui induisent une déviation systématique du raisonnement logique et/ou du comportement rationnel. « Biais d’optimisme », « fléau de la connaissance », « effet de retour de flamme », « illusion du parieur », « surconfiance », « biais du risque zéro », « effet de halo », « effet Google », etc. : les biais cognitifs sont nombreux, présents dans la plupart des domaines de la décision, et, malgré leur potentielle nocivité (cf. scepticisme vis-à-vis de l'actualité écologique/climatique), ils sont très largement inconnus du grand public. Au cours des deux dernières décennies, la psychologie expérimentale a documenté et analysé un grand nombre de ces biais cognitifs, qui s’expriment généralement à l’insu du sujet. Cette présentation est une introduction didactique sur le sujet.

  • Karim Ndiaye, ICM, équipe Comportement, émotion et ganglions de la base

Terrasser les dragons de l'inaction climatique avec les sciences cognitives et comportementales
Le changement climatique constitue l'un des défi majeurs pour l'avenir de nos sociétés. Or, si le consensus politique est désormais acquis sur la réalité du phénomène, son évolution potentiellement catastrophique et son origine anthropique, les actions engagées pour l'enrayer restent très insuffisantes. Les autres sciences cognitives et comportementales peuvent aider à lutter contre ces « dragons de l'inaction » en identifiant les mécanismes psychologiques qui les sous-tendent et en proposant des méthodologies éprouvées (evidence-based) qui permettraient d'accélérer les changements comportementaux individuels mais aussi collectifs, nécessaires pour réaliser la transition écologique.

  • Gunnar Declerck et Stève Macraigne, COSTECH EA 2223 (Connaissances, Organisations et Systèmes Techniques), Université de Technologie de Compiègne

Expliquer l’inertie face à l’urgence climatique et environnementale. Collapsologie, transition, catastrophisme éclairé
C’est presque devenu un poncif des discours contemporains sur l’urgence climatique et environnementale : il y a un décalage incommensurable entre la gravité de la situation qu’il nous faut affronter et la velléité des mesures qui sont prises pour tenter d’y remédier. Comme si nous refusions d’y croire. Une partie des arguments mis en avant par les chercheurs et activistes pour expliquer ce décalage consiste à pointer des mécanismes cognitifs, qui fonctionnent comme des obstacles ou des verrous à une prise de conscience – ou un passage à l’acte –, par exemple le mécanisme bien connu du déni ou des biais cognitifs comme le biais d’optimisme. Dans cette intervention, nous allons examiner un autre registre d’arguments susceptibles d’expliquer pourquoi nous ne réalisons pas la catastrophe, arguments qui sont issus des travaux de Jean-Pierre Dupuy et qui ont trait à ce que l’on peut appeler notre métaphysique. Ces arguments, sans porter sur nos mécanismes cognitifs en tant que tels, n’y sont pas totalement étrangers, puisqu’ils ont trait à la conception du monde – et en particulier du temps – qui sert de sol à nos processus de prise de décision et nos comportements vis-à-vis de l’avenir. Nous reviendrons à cette occasion sur la différence de position entre les collapsologues – qui prédisent l’effondrement prochain de la société thermo-industrielle – et les partisans de la transition – qui estiment que le pire peut encore évité et que nous pouvons préserver, à quelques ajustements près, nos modes de vie.

 

Inscription gratuite mais obligatoire
https://inscriptions.sorbonne-universite.fr/lime25/index.php/125828?lang=fr
Le lien zoom est envoyé aux inscrits quelques jours avant l'événement.