Anastasia Deck

Étudiante en Master BMC et présidente de l’équipe iGEM Sorbonne Université

Cette expérience m'a donné confiance.
  • Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Anastasia Deck. Je suis étudiante internationale, arrivée du Mexique en 2020 pour suivre une licence Sciences de la Vie à Sorbonne Université. Aujourd’hui, je suis en première année de Master BMC (Biologie Moléculaire et Cellulaire), parcours Innovation en Biotechnologies, et je suis en alternance dans une start-up de biotechnologie verte, en tant qu'apprentie en recherche, développement et innovation.

 

  • Pouvez-vous nous parler de l’équipe iGEM Sorbonne Université ?

iGEM Sorbonne Université est l’association de biologie synthétique de la faculté des Sciences et Ingénierie. Une douzaine de membres de cette association composent chaque année l’équipe iGEM de notre université pour participer à une compétition internationale de biologie synthétique. L’équipe est rattachée au Laboratoire de Biologie Computationnelle et Quantitative (LCQB), qui se concentre sur la bio-informatique et les algues, et gère la biofonderie. C’est là que nous réalisons nos expériences.

 

  • En quoi consiste la compétition iGEM ?

L'iGEM, ou International Genetically Engineered Machine competition (compétition internationale de machines génétiquement modifiées), est une compétition internationale de biologie synthétique organisée chaque année à Paris par la iGEM Foundation. Plus de 5 000 étudiantes et étudiants, répartis dans plus de 400 équipes, y participent. Chaque équipe doit développer un projet en biologie synthétique au sein d’un "village" thématique : environnement, bioremédiation, cosmétique, santé, oncologie, espace, etc.

 

  • Qui peut rejoindre l’équipe ?

Nous accueillons des étudiantes et étudiants en licence et en master, et pas uniquement des scientifiques ! Les profils en marketing, en droit, commerce, philosophie ou dans d’autres disciplines peuvent apporter des compétences essentielles au projet. Par exemple, les questions légales liées aux OGM nécessitent une expertise juridique. Notre équipe fonctionne comme une start-up : pour concevoir et développer un prototype, il faut des compétences diversifiées.

 

  • Comment avez-vous découvert l’association ?

Par hasard ! Lors de ma deuxième année de licence, je voulais m’investir dans une activité qui ait du sens, qui me permette d'exprimer ma créativité et me challenger. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le recrutement de l’équipe iGEM Sorbonne Université, qui avait lieu le lendemain. J’ai postulé et j’ai été retenue comme trésorière adjointe et chargée du pôle "Human Practices", qui englobe l’éducation, la communication et le marketing. J'ai ainsi développé un magazine appelé "PseudoMagazine", notamment axé sur les différentes dimensions des biotechnologies.

 

  • Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir présidente de l’association ?

En 2023, j’étais l’oratrice de l'équipe lors de la présentation du projet devant le jury. Cette expérience m'a donné confiance et m’a poussée à me présenter pour devenir présidente en 2024. Avec le soutien de Marco Da Costa, notre superviseur enseignant-chercheur, et de mes camarades, j'ai pris cette responsabilité. Mon rôle consiste à coordonner les différents pôles et à assurer la progression du projet. J’ai aussi participé à la stratégie de communication, notamment sur les réseaux sociaux, et à la présentation devant le jury iGEM de 2024.

 

  • Quel était le projet présenté à la dernière compétition, en 2024 ?

Nous voulions traiter une problématique environnementale, d’où notre choix de travailler sur la pollution aux microplastiques. Notre objectif était de transformer les microparticules polyéthylène téréphtalate (PET) en acide vanillique à l’aide d’algues génétiquement modifiées. Ce projet était innovant car nous utilisions des enzymes de fusion pour dégrader les plastiques. Malheureusement, des contraintes logistiques nous ont empêchés d’aller jusqu’au bout, mais nous avons pu prouver la faisabilité du concept grâce à des manipulations. Nous avons également lancé "LabTalks", un podcast sur la biologie synthétique soutenu par la Maison pour la Science. Le projet a reçu un excellent accueil, le podcast et le magazine ont été très appréciés ! Nous poursuivrons ces projets l'année prochaine et comptons proposer des conférences et des ateliers de biologie fondamentale aux étudiantes et étudiants de l’université.

 

  • Avez-vous des projets pour le futur ?

Je pense rester dans l'équipe en 2025, mais pas en tant que présidente. Je veux donner l'opportunité à quelqu'un d'autre de s’enrichir de cette expérience. Par ailleurs, je poursuis mon alternance en génie génétique des plantes et je veux continuer dans le domaine des biotechnologies. Mon objectif n’est pas de faire un doctorat, mais d'apporter mes compétences techniques à des start-ups innovantes. J’aimerais à terme travailler dans le conseil ou l’investissement, pour accompagner des start-ups biotechnologiques et leur permettre de transmettre leurs produits et solutions révolutionnaires à la société.