Armand Schwarz
Etudiant en Sciences et musicologie
On sort avec un vrai bagage qui nous rend intéressant.
Mozart, Beethoven, Liszt, Rachmaninov ou encore Reich… À 20 ans, ce jeune pianiste parisien a déjà parcouru nombre d’œuvres des maîtres classiques et contemporains. Mais ce qu’il aime par-dessus tout, ce sont les sciences. Sorbonne Université lui a donné le La avec sa double licence Sciences et Musicologie.
Quel est votre parcours musical ?
Quand j’étais petit, je n’aimais pas vraiment faire de la musique. Lorsque l’on est trop jeune, on ne comprend pas ce que l’on fait quand on apprend le solfège. Mais en classe de 5e, il y a eu un déclic. Je me suis mis à adorer le piano et je n’ai plus eu besoin de me forcer. Il y a maintenant 8 ans que je suis entré au Conservatoire municipal du XVIe arrondissement de Paris. J’ai terminé mon cursus de piano il y a 2 ans et j’ai passé un certificat d’études musicales. J’ai aussi fini le cursus de solfège et me suis mis au saxophone. J’y ai aussi étudié la culture musicale. C’est vraiment le conservatoire qui m’a donné cette passion pour la musique et l’envie de continuer mes études dans cette voie. Quand on commence à jouer du piano, c’est pour la vie !
Comment avez-vous intégré la licence Sciences et Musicologie de Sorbonne Université ?
J’ai toujours voulu être ingénieur. J’ai donc fait une terminale S, spécialité Sciences de la vie et de la Terre parce qu’il n’y avait que celle-là dans mon lycée. Beaucoup de mes camarades voulaient partir en classe préparatoire en sciences ou en économie. Moi, je n’ai pas voulu parce que j’étais conscient que je n’aurais plus de temps pour faire de la musique. Une amie du conservatoire m’a alors parlé de cette licence et le mélange entre sciences et musique m’a immédiatement plu. La liste des débouchés professionnels potentiels a fini de me convaincre.
Quel est le programme de cette double licence dont vous êtes le major depuis 3 ans ?
Le programme est à peu de choses près le même que celui des licences d’ingénierie et de musicologie de Sorbonne Université. Chaque semaine, nous avons 3 jours de cours de sciences, qui portaient sur la physique, les mathématiques, l’électronique ou encore la programmation pendant les 3 premiers semestres, et sur les sciences mécaniques après cela. Les 2 autres jours sont dédiés à la musique. On en étudie l’histoire, on a aussi des cours d’analyse et de commentaire des œuvres, d’écriture et d’harmonisation. Mais ce qui fait l’originalité de cette licence c’est que, chaque semestre, nous avons des petits modules exclusifs d’ingénierie musicale, qui allient les deux thématiques. Du concret, en somme. Cette année, au premier semestre, nous avons étudié l’O-port, un dispositif destiné à améliorer l’acoustique des guitares. Normalement, nous devions partir à l’étranger mais la crise sanitaire a bousculé le calendrier.
L’échange avec l’international fait-il partie du cursus ?
Oui, nous sommes censés passer le 5e semestre de licence dans une institution étrangère. J’étais accepté au Manhattan City College de New York, via la Mission Interuniversitaire de Coordination des Échanges Franco-Américains, mais à cause de la pandémie, cela a été reporté au 6e semestre et n’est finalement plus obligatoire. Entre temps, on m’a informé que ce serait probablement annulé et qu’il valait mieux que je cherche un échange Erasmus+, au cas où. J’ai donc choisi de postuler à l’Université d’Heidelberg, en Allemagne, qui a accepté mon dossier. Si tout va bien, je partirai en mars ou en avril mais je n’y crois plus beaucoup vu le contexte sanitaire. Je suis censé obtenir mon diplôme en juin et, en attendant de pouvoir partir, des cours dans les filières d’ingénierie et de musicologie sont prévus. Un seul d’entre nous à pu partir au premier semestre, à l’Université Charles de Prague.
Faut-il être plutôt musicien ou scientifique pour intégrer la licence ?
Il faut un bagage scientifique alors que c’est surtout l’intérêt qui prime en musicologie, d’après moi. Les étudiants viennent de milieux où ils ont appris la musique différemment. L’enseignement en musicologie permet d’égaliser les niveaux lors de la 1ère année. En science, il n’y a qu’une seule façon d’apprendre. Dans ma promotion, nous sommes une majorité à vouloir continuer dans les sciences, avec un master. Certains veulent entrer dans les écoles d’ingénieurs du son. En cela, on sort avec un vrai bagage qui nous rend intéressant.
Quels sont vos projets professionnels ?
Je me sens plutôt scientifique apprenti artiste. Je veux rester dans les sciences appliquées à la musique. Pour cela, j’aimerais intégrer le master Acoustique, Traitement du signal, Informatique, Appliqués à la Musique* de Sorbonne Université, qui porte, entre autres, sur l’ingénierie des instruments. Mais j’ai aussi toujours voulu enseigner et quand je vois mes professeurs, j’ai envie d’être à leur place. Et comme j’adore aussi apprendre, pourquoi pas un doctorat en sciences, même si je ne suis pas encore sûr de ce que je veux enseigner ni de ce que je veux chercher.
* Master ATIAM, en partenariat avec l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique) et Télécom Paris
© DR
Double licence Sciences et Musicologie
Afin de permettre aux étudiants scientifiques pratiquant régulièrement la musique d’associer leurs deux centres d’intérêt, Sorbonne Université propose une double licence pluridisciplinaire associant au plus haut niveau sciences exactes et musicologie.