Charles-Marie Hulot

Quand on est musicien et qu’on est doué en sciences, il existe une double formation à Sorbonne Université qui permet de ne pas avoir à choisir entre l’une de ses deux passions. Charles-Marie Hulot, alumnus de la licence Sciences et Musicologie, nous décrit comment il a allié l’utile au doublement agréable.

Prénom, passions, diplôme universitaire… Charles-Marie Hulot collectionne les doubles ! Ce Parisien de 29 ans est un amoureux passionné de la musique classique et des sciences, avec une préférence pour la physique et les mathématiques. Violoncelliste depuis son plus jeune âge, les résonnances de son instrument l’ont toujours fasciné. « La modélisation des phénomènes physiques qui façonnent le son m’a toujours intéressé », confie-t-il. Et quand on a une mère enseignante en mathématiques en école d’ingénieurs, un père ingénieur lui-même, qui plus est tous deux musiciens, la voie semblerait presque toute tracée. Charles-Marie Hulot y voit plutôt une opportunité : « Mis bout à bout, tous ces éléments m’ont fait dire que je pouvais me lancer aussi dans un parcours scientifique en plus d’avoir un parcours musical. »

En 2010, le jeune homme, déjà violoncelliste confirmé, décroche son bac S, spécialité mathématiques. Mais que choisir ? Musique ou sciences ? « Je souhaitais vraiment trouver un parcours qui me permette d’allier les deux et d’avoir un emploi du temps compatible avec l’acquisition de solides connaissances scientifiques et musicales. » En cherchant dans les brochures d’Admission Post-Bac, l’ancêtre de Parcours Sup, il tombe sur la formation parfaite : la double licence Sciences et Musicologie proposée par Sorbonne Université. Il envoie un dossier de candidature, passe un entretien à l’issue duquel il apprend qu’il est accepté dans ce cursus plutôt atypique. Pendant quatre ans, du fait d’un décalage de semestres entre les deux types de formation, il fait son apprentissage musicologique mais aussi en ingénierie mécanique, l’option scientifique qu’il affectionne. Une fois la double licence acquise, en 2014, trois options s’offrent à lui : quitter Sorbonne Université pour intégrer une école d’ingénieur du son ou rester pour un master international de musicologie ou un master purement scientifique en acoustique.

Il choisit de s’inscrire au master franco-allemand de musicologie et, après un an à Paris et un autre à l’Université de la Sarre, en Allemagne, il valide son master, en juin 2016.

L’appel de la science

Revenu en France, il cherche du travail dans sa branche, en vain. « Je me suis alors souvenu que j’avais cette licence en ingénierie mécanique. » Lors d’un salon dédié à l’emploi, il découvre l’association Hanvol, qui accompagne l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Car Charles-Marie Hulot est atteint d’un handicap moteur qui affecte ses membres supérieurs et inférieurs. Le service Orientation et insertion professionnelle de Sorbonne Université (voir encadré) l’aide à établir les premiers contacts avec l’association qui se montre intéressée par son profil. Quelques tests plus tard, il apprend qu’il est retenu pour être accompagné par un conseiller de Hanvol en vue de trouver un contrat d’apprentissage dans le domaine de l’aéronautique. « J’ai toujours aimé voyager et si ma santé me l’avait permis, j’aurais pu essayer de devenir pilote. » Dans le même temps, il postule dans deux centres de formation des apprentis, Ingénieurs 2000 et Mécavenir, pour voir où sa candidature serait retenue. « Elle l’a été dans les deux ! », se souvient, enthousiaste, le jeune homme. Sa préférence va à Mécavenir et sa formation en ingénierie industrielle à l’Institut supérieur de mécanique de Paris ISAE-Supméca, pour le contenu de la formation, bien-sûr, mais aussi pour la proximité avec son domicile. « C’est là que le handicap rentre en ligne de compte, les longs déplacements sont forcément des freins. »

En 2017, l’entreprise aéronautique Safran Transmission Systems se montre intéressée par son CV, soumis par Hanvol. Il décroche un contrat en alternance qui prend fin au bout de trois ans. « Cela s’est très bien passé mais la situation sanitaire en 2020 et ses retentissements sur l’aviation ont fait que mon contrat ne s’est pas poursuivi. » Là encore, Hanvol et Cap Emploi, le service de Pôle emploi dédié aux personnes en situation de handicap, l’aident à retrouver rapidement un emploi, au Ministère de la Défense, où Charles-Marie Hulot exerce au moment où sont écrites ces lignes.