Edwyn Remadna
Doctorant en chimie moléculaire
Mon sujet de thèse traite de la synthèse d’un nouveau composé à base d’or (III) à visée anticancéreuse dans le cadre du cancer du sein et des ovaires mais aussi sur d’autres types de cancers.
Edwyn Remadna est en 3e année de doctorat. Il travaille sur un sujet à l’interface entre la chimie et la biologie. Il a réussi à la fois à synthétiser différents complexes organométalliques et étudier une partie de leurs mécanismes d’action in cellulo. Il a par ailleurs suivi un grand nombre de formations transversales proposées par le Collège doctoral et il nous relate pourquoi il est intéressant de s’ouvrir à la pluridisciplinarité qu’offre ces formations.
Quel est votre parcours avant d’arriver en doctorat ?
Edwyn Remadna : J’ai découvert la chimie et la biologie en double licence à l'Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ). Je suis parti au Canada à l’Université du Québec à Montréal pour faire un semestre durant ma 3e année de licence de chimie. J’ai poursuivi en master en chimie moléculaire à Sorbonne Université et à l’issue de mon stage de master 2, j’ai décidé de continuer en thèse. Je suis actuellement en 3e année avec une codirection entre deux laboratoires : l’Institut parisien de chimie moléculaire (IPCM) dans l’équipe ChemBio (UMR-82-32) et l’équipe Cellular Homeostasis and Cancer de T3S INSERM (UMRS-1124). Mes encadrants sont Serge Thorimbert et Benoît Bertrand pour la partie chimie à Sorbonne Université et Patricia Forgez aux Saints-Pères pour la partie biologie.
Parlez-nous de votre sujet.
E.R. : Il s’agit d’un sujet pluridisciplinaire. Il traite de la synthèse d’un nouveau composé à base d’or(III) à visée anticancéreuse dans le cadre du cancer du sein et des ovaires mais aussi sur d’autres types de cancers. Nous cherchons une alternative ou un complément au cis-platine, un composé organométallique anticancéreux découvert en 1960. Celui-ci est actuellement utilisé dans le cadre de nombreuses thérapies. Malgré son efficacité, sa non sélectivité des cellules cancéreuses engendre des effets secondaires pouvant être lourds. L’or(III) est iso-électronique du cis-platine. Il possède la même structure géométrique, est biocompatible et semble être une alternative à étudier. Durant ma thèse, j’ai synthétisé une chimiothèque de différents composés, réalisé les tests in cellulo avec l’aide de notre ingénieur d’étude Nicolas Stadler. Nous sommes en cours d’écriture d’un article sur le sujet.
Vous avez suivi un bon nombre de formations transversales proposées par le Département formation & carrières. Que pensez-vous de ces formations ?
E.R. : J’ai suivi effectivement diverses formations proposées par le Département formation & carrières, à la fois, par curiosité, envie et aussi nécessité. Par exemple, la formation pour apprendre comment faire une bibliographie, comme Zotero, est essentielle en début de doctorat. Au départ de la thèse, je n’avais pas la maturité pour déterminer ce qui était essentiel et j’avais beaucoup de manipulations en laboratoire à faire. À cause de la Covid, je n’ai pas pu assister à la Journée de l’école doctorale, et l’information à propos des formations a vraiment manqué. C’est dommage parce que les formations sont intéressantes et très utiles.
Je concède que cela prenne du temps mais il faut se donner les moyens et la visioconférence est parfois bien pratique. La meilleure formation que j’ai suivie en ligne a été la lecture rapide. En présentiel, j’ai suivi la formation aux premiers secours, elle donne la capacité à réagir en cas d’accident. Elle est complémentaire des formations sur les risques chimiques, biologiques et incendie que j’ai suivies, travaillant en laboratoire de chimie et biologie. Par curiosité, j’ai suivi la formation sur l’entreprenariat. Je me suis dit que je pourrais avoir envie de me lancer plus tard sur cette voie. C’est utile de savoir qu’il existe des organismes d’aide, que des informations existent quelque part. Cependant je trouve que les sessions de formations en anglais sont trop rares ou manquent de visibilité.
Quel est votre projet professionnel ?
E.R. : Je recherche un post-doctorat à l’étranger actuellement afin de poursuivre ma carrière dans le domaine public comme enseignant-chercheur. J’aime l’enseignement. En parallèle de ma thèse, je suis chargé de mission enseignement en chimie moléculaire. Je souhaite m’ouvrir à d’autres horizons tel que la virologie ou la bactériologie.
Quels conseils aimeriez-vous donner aux doctorantes et doctorants de première année ?
E.R. : Tout d’abord, prendre du recul : la thèse n’est pas l’œuvre de sa vie, c’est une étape mais pas une finalité. Concernant les formations, elles sont une ouverture à la pluridisciplinarité. Faites des formations là où vous identifiez vos difficultés. Et ne pas oublier d’équilibrer sa vie entre le travail de recherche et sa vie personnelle, même si cela peut s’avérer compliqué.