Félix Pobeda
Étudiant en double majeure mathématiques et mécanique, ambassadeur du projet Fly a Rocket
Le doute est utile tant qu’il est constructif
- Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai intégré le portail Sciences Formelles à Sorbonne Université en 2022 et j’ai par la suite été admis en double majeure mathématiques et mécanique. Aujourd’hui, je suis en dernière année de cette licence. J’ai toujours été captivé par les sciences et particulièrement l’ingénierie. Depuis 2 ans, je développe une passion dévorante pour le spatial.
- En quoi consiste le projet Fly a Rocket ?
C’est un projet européen organisé et financé conjointement par les agences spatiales européenne et norvégienne. Fly a Rocket permet aux étudiantes et étudiants des états membres européens sélectionnés de suivre des cours scientifiques afin de construire une fusée, de participer à son lancement et d’analyser les données collectées suite à son vol.
Il y a une première sélection sur dossier de motivation. Ayant un profil plutôt généraliste et sans expérience dans le milieu spatial, j’ai tout de même été sélectionné parmi les 2000 candidatures. Ensuite, avec 100 autres élèves présélectionnées, j’ai assisté à des cours en distanciel, à raison de 2h par semaine pendant 6 mois et d’un travail d’apprentissage des cours en ligne mis à disposition. Tous les aspects de l’aérospatial y ont été abordés. Puis, après un examen final réussi, j’ai pu rejoindre l’équipe des 24 personnes retenues et, à l’été 2024, j’ai eu la chance de découvrir les paysages norvégiens lors de la réalisation de la fusée. Je faisais partie du groupe télémétrie, en charge de la communication entre le sol et la fusée durant le vol, j’ai dû paramétrer toute l’interface de réception des données et gérer l’antenne lors du lancement. Enfin, nous avons analysés, tous ensembles, les données de vol collectées par mon groupe.
- Pourquoi souhaitiez-vous participer au projet Fly a Rocket ?
J’ai découvert le programme presque par hasard. Le compte LinkedIn de l’agence spatiale européenne avait publié un article mentionnant ce programme, ouvert à tous les niveaux universitaires. Je ne pensais pas avoir ma chance, mais j’ai tout de même postulé.
N’ayant pas de cours universitaire spécifiquement dédié à l’aérospatial, je souhaitais confirmer mon intérêt pour le secteur grâce à une expérience sur le terrain. L’aspect ingénierie technique et le cadre international ont confirmé mon intérêt pour le domaine !
- Qu’est-ce que ce programme vous a apporté ?
J’ai pu mettre en pratique des notions théoriques apprises en cours. J’ai également été formé à de nouveaux logiciels. L’environnement pluridisciplinaire du spatial m’a aussi permis de découvrir des sujets que je ne connaissais pas du tout.
D’un point de vue personnel, ce programme a été très enrichissant. C’est une expérience humaine extraordinaire que de passer une semaine de travail intense avec des jeunes de toute l’Europe. Être entouré de personnes partageant la même passion crée une émulsion aussi bien intellectuelle que culturelle.
- Que vous a apporté la formation de Sorbonne Université ?
Le contenu scientifique des licences de Sorbonne Université est vraiment excellent j’ai pu constater que j’étais à ma place au contact des autres élèves du programme, qui étudiaient dans les meilleures universités européennes. La licence 1 pluridisciplinaire permet d’être très bien préparé pour l’examen final de la campagne. Ne pas se spécialiser durant la première année m’a permis d’avoir des notions de différentes disciplines, comme l’électronique et la programmation.
- Comment avez-vous géré votre temps durant l’année du projet ?
J’ai travaillé de manière structurée et ordonnée afin de ne pas me perdre dans des choses superflues. C’était beaucoup de travail, mais il est important de ne pas se couper de toutes activités extérieures. J’ai bien entendu priorisé ma licence à Sorbonne Université mais les cours rejoignaient, sur de nombreux points, ceux dispensés par le programme.
- Quels conseils donneriez-vous à des étudiantes et étudiants qui aimeraient se lancer dans ce projet ?
Le premier serait de ne pas s’autocensurer, le doute est utile tant qu’il est constructif. J’ai hésité à postuler en pensant ne pas être pris. C’est un biais dans lequel on peut facilement tomber : croire ne pas en être capable. Avec beaucoup de passion, du travail et un peu de chance, on y arrive ! Il faut bien entendu cultiver un intérêt pour le secteur spatial, qui va permettre de faire la différence sur le dossier, et évidemment accepter de manière enthousiaste la charge de travail supplémentaire.
- Avez-vous des projets pour le futur ?
Je projette de faire un master en ingénierie, spécialisé dans le spatial. Sorbonne Université propose des masters liés à l’aéronautique qui m’intéressent, mais je ne suis pas fermé à d’autres opportunités en Europe. Mon métier idéal serait de participer à développer un spatial européen plus compétitif, mais surtout plus écologique, en adéquation avec les enjeux environnementaux contemporains. Ce secteur doit se montrer exemplaire quant au développement durable.