Gaëlle Lahoreau
Docteure et vice-présidente de région
Après avoir écrit pendant 15 ans sur les problèmes environnementaux, le dérèglement climatique, l’effondrement de biodiversité, j’avais envie de passer à l’action
Gaëlle Lahoreau, docteure 2005 en écologie de Sorbonne Université est devenue en juin 2021 vice-présidente de la Région Centre-Val de Loire. À la sortie de sa thèse, elle s’était engagée dans la vulgarisation scientifique, elle a même été rédactrice en chef pour le Collège doctoral à ses débuts, nous l’avons retrouvée. Retour sur un parcours hors des sentiers battus.
Vous êtes rédactrice scientifique, pouvez-vous nous retracer votre parcours ?
Gaëlle Lahoreau : Après avoir soutenu ma thèse sur la survie des arbres dans la savane africaine en 2005, je me suis lancée dans la communication scientifique sans avoir suivi de formation complémentaire. Durant mon doctorat, je me sentais enfermée dans mon sujet de thèse et j’étais intéressée par d’autres thèmes scientifiques.
J’ai organisé avec mon laboratoire la Fête de la Science et des rencontres internationales. Ce qui m’a débloqué pour m’engager dans cette voie, c’est la formation « Communiquez à l’écrit » d’United Partners proposée par le Département Formation et Carrières que j’ai suivie lors de ma dernière année de doctorat. « Vulgariser implique d’utiliser des phrases simples » avait dit la formatrice. J’ai appliqué la formule.
J’ai eu la chance de débuter en travaillant pour l’émission « C’est pas sorcier » à destination du jeune public. J’ai participé à chaque étape de cette aventure au sein d’une équipe formidable. Je faisais des recherches pour écrire le scénario, je participais aux réunions pré-maquette et maquette avec Jamy, j’assistais aux journées de tournage avec Fred ou Sabine, je réalisais les interviews des chercheurs, je recherchais les images et je rédigeais le texte pour la « petite voix ». J’étais aussi présente au montage et mixage. Une émission demande de 3 à 4 mois de travail. J’ai participé à 5 émissions.
En parallèle, j’ai créé mon auto-entreprise, ce qui m’a permis de devenir rédactrice scientifique pour l’Inserm, Sorbonne Université, le CNRS et le Cnes. J’ai également écrit pour des sites web, travaillé pour une agence de communication scientifique. J’ai glissé progressivement vers ce métier, d’abord à mi-temps, puis à ¾ de temps.
Depuis juin 2021, vous êtes également vice-présidente de la région Centre-Val de Loire, comment êtes-vous entrée en politique ?
G. L. : Mon entrée en politique est un hasard. Enfin, plus ou moins… Après avoir écrit pendant 15 ans sur les problèmes environnementaux, le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité, j’avais envie de passer à l’action. J’étais aussi motivée par différentes implications associatives et un côté très féministe.
Quand un comité de citoyens et de personnes engagés politiquement m’a proposé d’être tête de liste pour les élections régionales dans le département d’Indre-et-Loire, je n’ai pas hésité. Au second tour des élections, la liste où j’étais candidate a fusionné et j’étais en troisième place, toujours en tant que citoyenne engagée, mais non encartée. Après la victoire, on m’a proposé d’être une des 16 vice-présidentes régionales. Cela ne se refuse pas. Je suis aujourd'hui vice-présidente déléguée à la démocratie permanente, la citoyenneté, aux initiatives locales et à l’éducation populaire. Je suis élue pour 7 ans, avec une charge quasi à plein temps. Je garde une activité, très enrichissante et stimulante, de rédactrice pour une cohorte de santé.
En tant que vice-présidente, que faites-vous au jour le jour ?
G. L. : D’une manière générale, je rencontre énormément de personnes et j’enchaine les réunions, les commissions, les rendez-vous sur des thèmes aussi variés que les états généraux de la jeunesse, les aides européennes pour les agriculteurs qui seront gérées par la région dans le cadre de la réforme de la PAC, la mobilité…
La semaine dernière, j’avais par exemple un point avec la fédération des centres sociaux sur une convention de partenariat possible. Je vais prochainement représenter la région dans le conseil d’administration du parc régional Loire Anjou-Touraine, dans un lycée, dans l’association qui s’occupe de surveiller les polluants atmosphériques, etc. Tous les jeudis, j’assiste à la réunion du bureau exécutif qui rassemble le président et tous les vices-présidentes et vices-présidents.
Je participe aussi aux commissions permanentes où sont votées les subventions et les aides. Pour préparer ces commissions, nous sommes épaulés par une équipe de collaborateurs et collaboratrices experts. J’ai aussi un rôle de représentation qui équivaut à environ une demi-journée par semaine.
Quels conseils auriez-vous pour les doctorantes et doctorants au vu de votre expérience personnelle ?
G. L. : La communication scientifique peut être le plus beau métier du monde. Vous serez en contact direct avec des expertes et experts sur des sujets passionnants. Ce n’est pas facile, vous devrez faire vos preuves, passer une période de piges, avec des revenus mensuels très fluctuants… sans être sûrs du succès final. Mais c'est possible. Plus généralement, ne vous enfermez pas, suivez vos envies et saisissez les opportunités.
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Une émission C’est pas sorcier proposées par Gaëlle Lahoreau