Lisa Barbelin

À seulement 9 ans, Lisa Barbelin tire ses premières flèches. Douze ans plus tard, la jeune femme s’envole pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Cette étudiante en chimie à la tête bien faite met toutes les chances de son côté pour renouveler l’exploit et viser dans le mille aux prochains Jeux de Paris 2024. 

Comment est née votre passion pour le tir à l’arc ?
Lisa Barbelin : J’ai commencé le tir à l’arc quand j’avais 9 ans. Mon oncle en faisait et un jour, il m’a dit : « Viens, on essaye ensemble ». Instantanément, j’ai adoré, ce fût un véritable coup de foudre avec ce sport !

Quelles études faites-vous actuellement ?
L.B. : Je suis étudiante en troisième année de licence de chimie à Sorbonne Université. J’ai choisi ce cursus, car c’était une matière qui me plaisait beaucoup au lycée. Alors, j’ai voulu continuer dans cette voie. J’aime me dire que la chimie peut sauver le monde. J’ai envie d’apporter ma pierre à l'édifice en quelque sorte.

Comment conciliez-vous vos études et le sport de haut niveau ?
L.B. : Ce n’est pas chose facile… Je m’entraîne de 8 h 30 à 18 h. Quand j’ai cours, ça me coupe dans ma préparation donc je dois rattraper plus tard, le soir par exemple. C'est plutôt compliqué, mais c’est surtout beaucoup d’organisation. 

Comment Sorbonne Université vous accompagne dans ce projet ?
L.B. : Sorbonne Université m’aide énormément. J'ai la chance de bénéficier du programme de bourses Passeport pour les JO mis en place par la Fondation Sorbonne Université et soutenu par Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat. Tous mes enseignants sont très compréhensifs et m’aident à rattraper les cours quand je ne peux pas participer à un devoir continu ou passer un examen parce que je suis en compétition. Ils sont géniaux, car ils trouvent toujours des solutions : soit je rattrape sur le lieu de ma compétition, soit je rattrape plus tard, soit ils élaborent un sujet d’examen exprès pour moi. C’est beaucoup de confiance mutuelle ! 

Les Jeux Olympiques de Paris approchent à grand pas. Comment vous y préparez-vous ? 
L.B. : Je m’y prépare au quotidien avec toute l’équipe de tir à l’arc. On est six filles et six garçons à nous entraîner intensément tous les jours à l’INSEP de Paris. Je ne saurais pas quantifier le nombre d’heures, mais c’est environ 2 000 flèches par semaine. S’entraîner pour les JO de Paris, ça signifie aussi faire de nombreux stages en France et à l’étranger avec toute l’équipe pour avoir un bon collectif, ça signifie gagner des compétitions pour montrer qu’on est là, que l'équipe française de tir à l’arc peut remporter ces jeux. 

Quels sont vos objectifs pour ces JO ?
L.B. : C’est simple : gagner dans les trois catégories - individuel, par équipe et mixte. J’ai tellement à cœur de ramener une médaille. 

Avez-vous un objet porte-bonheur que vous apportez lors des compétitions ?
L.B. : J’ai toujours, dans un livre, un marque-page avec un trèfle à quatre feuilles offert par mon cousin, et je porte aussi un collier que ma maman et mes sœurs m’ont offert. Ma famille est un pilier fondamental dans ma vie… Mon papa m’envoie, par exemple, toujours le même message pour m’encourager avant chaque compétition, ça me galvanise. En fait, ma famille, c’est elle, mon porte-bonheur. 

Avez-vous un rituel avant chaque compétition ?
L.B. : Oui, je me réveille plus tôt pour me faire une super coiffure et bien me maquiller, cela me donne confiance. J'ai besoin de me sentir jolie pour pouvoir performer. 

Quel est votre souvenir le plus marquant lors d'une compétition ?
L.B. : C’était en 2021, le soir du tournoi de qualification olympique en Turquie. C'est à ce moment-là que j’ai remporté ma place pour les Jeux de Tokyo. Je me rappellerais toute ma vie du coup de téléphone que j’ai passé à mes parents pour leur annoncer la nouvelle. J’avais les larmes aux yeux rien qu’en appuyant sur la touche d’appel ! Quand je leur ai dit « Papa, Maman, je vais aux JO », je ne pouvais plus contenir mon émotion… Ça restera pour toujours gravé dans mon esprit, c’est mon plus beau souvenir.
En fait, pour moi, le sport, ce n’est pas seulement gagner, mais ce sont aussi toutes les émotions, tous ses souvenirs ancrés dans le cerveau et dans le cœur qui font de nous ce que nous sommes, qui nous construisent. 

Photographie © François Le Guen