Perle Guarino-Vignon
Prix du jury MT180
MT180 est l’occasion de montrer au grand public la diversité de ce qui se fait en recherche et des personnes qui la font.
Normalienne et agrégée en sciences de la Vie et de la Terre, Perle Guarino-Vignon a suivi un cursus en évolution et paléontologie. Aujourd’hui doctorante au Muséum national d’histoire naturelle en paléogénétique, elle a remporté le prix du jury « Ma thèse en 180 secondes » (MT180).
Pouvez-vous nous expliquer, en moins de trois minutes, le sujet de votre thèse ?
Je m’intéresse à l’histoire des populations en Asie Centrale, une région à l’interface entre l’Europe, l’Asie, les Steppes et les cultures indo-iraniennes. Pour cela, j’utilise des techniques de paléogénétique. Je compare l’ADN issu des populations actuelles avec celui retrouvé sur les squelettes dans ces régions. En analysant ces génomes, j’obtiens des informations sur l’évolution des migrations et des métissages de ces populations. Des données que j’analyse ensuite avec des linguistes, des anthropologues, des généticiens et des archéologues pour reconstituer au mieux l’histoire du peuplement de cette région.
Pourquoi avoir participé au concours MT180 ?
Passionnée par la transmission de connaissances, j’aime faire découvrir au plus grand nombre le quotidien de nos laboratoires et partager l’avancée de mes recherches. Des recherches qui parlent de l’histoire de l’Homme et font écho aux questions très actuelles liées à l’immigration.
J’ai donc choisi d’animer, dans le cadre de mon doctorat, des ateliers auprès de lycéens sur la théorie de l'évolution, l’histoire des sciences, le raisonnement scientifique et l'esprit critique, etc. Cela me donne l’occasion d’aborder avec eux des notions comme l’anthropocentrisme ou le racisme. Autant de concepts qu’il est important de questionner.
Trois minutes pour résumer trois années de thèse, c’est un véritable challenge. Comment vous êtes-vous préparée à cet exercice ?
Délivrer un maximum d'informations claires et accessibles en seulement trois minutes reste un exercice difficile. La formatrice nous a donné des conseils sur la prise de parole en public, la gestion du stress, la posture, l’articulation, etc.
Les échanges que nous avons eus avec les autres candidats durant ces deux jours de formation nous ont également permis de co-construire notre discours en identifiant ensemble les messages essentiels, les mots-clés efficaces et les bonnes métaphores. Mon texte est ainsi le fruit des retours des autres candidats et de toutes les personnes avec qui j'ai travaillé.
Que vous a apporté cette expérience et qu’apporte-t-elle au monde de la recherche ?
Au-delà du fait que cette expérience m'a appris à prendre du recul sur ma recherche et la présentation de mes travaux, c’est surtout la dimension humaine de MT180 que je retiens. C’est une aventure très enrichissante qui m’a permis de rencontrer des personnes issues d’horizons divers et avec qui je n’ai jamais eu l’impression d'être en compétition. Bien au contraire ! Cette expérience reflète bien le fait que le travail de recherche ne fonctionne jamais aussi bien qu’en collaborant et en coopérant.
MT180 est aussi l’occasion de montrer au grand public la diversité de ce qui se fait en recherche et des personnes qui la font.