Rania Hussain
Doctorante et entrepreneuse dans l’âme
J'ai suivi le parcours européen du DU Gestion de projet entrepreneurial et intrapreneurial. Nous avons tous travaillé sur de vrais projets, nous avons recherché des solutions réalisables. C’était très impliquant.
Rania Hussain, doctorante à l’école doctorale SMAER à l’interface du médical et du génie électronique, va soutenir sa thèse le 29 juin. Elle porte un projet innovant de capteur microonde pour l’exploration des carotides qui intéresse la SATT Lutech. Elle a suivi le parcours européen du DU Gestion de projet entrepreneurial et intrapreneurial ouvert en 2022-2023.
Quel est votre parcours ?
Rania Hussain : Je suis diplômée d’une licence en sciences biomédicales puis d’un master en échographie vasculaire de l’Imperial college de Londres. J’ai ensuite travaillé comme manipulatrice d’échographie pendant 3 ans dans des hôpitaux de mon pays d’origine, l’Arabie Saoudite, avant de venir en France pour débuter ma thèse, financée par une bourse de mon pays, en novembre 2019.
Parlez-nous de votre sujet de thèse.
R.H. : Mon sujet de thèse traite de la conception d’un biocapteur micro-ondes miniaturisé pour l’exploration fonctionnelle des tissus biologiques athéromateux. Mon doctorat se déroule entre la Pitié-Salpêtrière (service de chirurgie vasculaire) et le laboratoire de génie électrique et électronique de Paris. Mes deux directeurs de thèse sont Hamid Kokabi pour le GEEPS et Fabien Koskas, l’ancien chef de service Chirurgie vasculaire de la Pitié-Salpêtrière, aidés par trois autres encadrants : Jean-Michel Davaine (chirurgien à la Pitié), Frédérique Deshours (MCF) et Georges Alquie, professeur émérite du GEEPS.
Pourquoi avoir choisi Sorbonne Université ?
R.H. : D’abord pour la notoriété. Ensuite, je venais d’un background un peu spécial. Il n’y a pas beaucoup de manipulateurs d’échographie en France contrairement au monde anglo-saxon. J’ai cherché partout et enfin rencontré le professeur Fabien Koskas, mon co-directeur qui m’a proposé ce projet après un entretien. Je suis très fière d’être à la Pitié, d’avoir intégré Sorbonne Université et d’être encadrée par l’un des plus grands chirurgiens vasculaires de France.
Vous avez suivi le parcours européen du DU Gestion de projet entrepreneurial et intrapreneurial. Comment s’est-il déroulé ?
R.H. : Les cours étaient dispensés en distanciel. En présentiel, nous avons eu une semaine de bootcamp en début d’année et deux jours en fin de cursus pour le pitch. Mis à part les cours et les workshops, nous avions à travailler sur un projet proposé par une entreprise (il y avait 4 projets différents : SUEZ, Carrefour Italie, CHEMOVATOR/BASF et la mairie de Varsovie). J’ai travaillé pendant 6 mois sur le projet de Varsovie, qui cherchait de l’aide pour améliorer ses infrastructures pour les problèmes de l’eau (inondations, sécheresse). Chaque projet avait un tuteur. Notre tuteur était un professeur en business management de l’université de Varsovie, qui était très à l’écoute. À la fin nous avons pitché pendant 20 minutes devant un jury pour présenter notre plan entier de business model de startup.
Que retenez-vous cette expérience ?
R.H. : C’est une très belle expérience, très intéressante et très intense : il faut compter 10h de travail minimum par semaine. Pour le parcours européen, nous étions le projet pilote puisque 2022-2023 était la première année du parcours. Nous étions une trentaine de participantes et participants de tous les pays européens.
J’ai beaucoup appris sur la création de startup car je partais de zéro mais aussi beaucoup sur le changement climatique. Nous avions des professeurs du monde entier qui donnaient des cours sur des disciplines très variées : social entrepreneuriat, investment, marketing, psychologie de marketing. Nous avons tous travaillé sur de vrais projets, nous avons recherché des solutions réalisables. C’était très impliquant.
Nous allons garder des liens avec les entreprises qui nous ont proposé les projets. Par exemple, en juillet je pars à Varsovie, avec les autres étudiants de mon groupe, à la découverte de la ville, des employés de la mairie et des professeurs. Un jour, je rêve de voir la mise en place d’une des solutions proposées par mon groupe par la mairie de Varsovie.
Pour quelles raisons avez-vous décidé de suivre ce DU ?
R.H. : Au début de ma thèse, je voulais être chercheuse ou maîtresse de conférences. Au cours de ma thèse, j’ai réalisé que ce n’était pas pour moi. J’ai commencé alors à m’intéresser au monde de la startup, à me projeter en train de travailler dans une entreprise, voire d’avoir ma propre entreprise.
Quand la SATT Lutech a commencé à s’intéresser à mon sujet, je ne comprenais rien car je n’ai jamais fait de business management, ni des études dans ce domaine. Je me suis dit : « ce DU va être la réponse ». Le DU donne beaucoup de confiance, de base, de soutien.
À terme, j’aimerais créer ma propre startup. Pour le moment, au 1er juin, je commence un contrat comme ingénieure application d’échographie dans une entreprise américaine, HOLOGIC, qui s’occupe de la santé des femmes dans le monde. Je serai basée à Paris. Cette étape va renforcer mon expérience du monde de l’entreprise privée.
Quels conseils pourriez-vous donner aux doctorantes et doctorants tentés par l’expérience du DU ?
R.H. : Ayez le courage de faire autre chose qui ne soit pas votre sujet de thèse, votre zone de confort, cela peut être très enrichissant. N’ayez pas peur. Par contre, éviter de faire le DU en 3ème année, car ce programme est très exigeant.
Le DU Gestion de projet entrepreneurial et intrapreneurial est un diplôme universitaire Bac+6 créé par Sorbonne Université en 2020, dédié aux titulaires d’un diplôme Bac+5, accessible aux doctorantes / doctorants et jeunes docteures et docteurs. Il se déroule sur une année universitaire (novembre-juin) et se décline en deux parcours :
• un parcours classique, en présentiel et langue française
• un parcours européen - en distanciel et langue anglaise - ouvert aux étudiantes et étudiants des universités membres 4EU+ (universités de Milan, Heidelberg, Varsovie)
Ce DU permet d’acquérir les fondamentaux en entrepreneuriat (master class conçu comme best of du Mastère Spécialisé Celsa Entreprendre en 80 heures), la méthodologie de la gestion de projet en innovation et la mise en situation sur un cas réel d’innovation porté par des entreprises partenaires de Sorbonne Université sur lesquels travaillent des équipes de 6 à 10 étudiantes et étudiants pluridisciplinaires. Les entreprises s’engagent sur un sujet innovant, qui constitue souvent un défi technologique, environnemental ou sociétal.
Planning
• candidature du 30 mai au 30 juin
Je candidate sur la plateforme E-Candidat de la faculté des Lettres et dépose l’ensemble des pièces justificatives.
• rentrée le 6 novembre 2023
Gestion de projet (6 mois) : travail collectif
• juin : soutenance de chaque équipe-projet face à un jury (dont l’entreprise partenaire)