Thomas Matagne

Thomas Matagne

Diplômé du master Sciences et Politiques de l'Environnement

Mon objectif est d'avoir un impact sociétal majeur en faisant du covoiturage un véritable service public.

À 33 ans, Thomas Matagne est un entrepreneur engagé. Diplômé du master Sciences et Politiques de l'Environnement et intéressé depuis toujours par les enjeux de la transition écologique, il a créé en 2014 la startup Ecov pour faire du covoiturage un véritable service public. 

Vous avez intégré, en 2005, la première promotion de la double licence Sciences et Sciences sociales avant d’intégrer le master Sciences et Politiques de l'Environnement. Quel souvenir gardez-vous de ce double cursus en partenariat avec Sciences Po ? 

J’en garde un très bon souvenir. Motivé depuis longtemps par les questions de développement durable, ce parcours correspondait exactement à ce que je voulais faire : mieux comprendre les enjeux environnementaux d’un point de vue scientifique afin de développer des solutions concrètes et pertinentes dans l’action publique. 

Les cours de licence proposés à Sciences Po et à la faculté des Sciences et Ingénierie de Sorbonne Université étaient d’un très haut niveau. Le master m’a ensuite permis d’acquérir les compétences spécifiques nécessaires à la réalisation de mon projet professionnel.
 
En 2014, vous avez créé ECOV, une startup dédiée aux solutions de covoiturage pour les territoires périurbains et ruraux. Comment est né ce projet ? 

Après avoir travaillé cinq ans à la région Île-de-France, puis au Ministère du Développement durable sur les questions de transition énergétique, j’ai constaté que l’action publique manquait d'innovations pour répondre concrètement aux enjeux écologiques. 

Avec un taux d’occupation moyen de seulement 1,3 personne par véhicule, la voiture était pour moi un véritable enjeu de politique publique. Or aucune action n’était alors mise en œuvre pour optimiser ce mode de circulation. J’ai donc décidé de monter Ecov, une startup qui s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire avec pour ambition de faire de la voiture individuelle un nouveau transport collectif.
 
Quelles solutions propose ECOV ?

Dans les territoires ruraux ou périurbains, souvent dépourvus de transports en commun, Ecov déploie des lignes de covoiturage comparables à des lignes de bus. Nous analysons les flux de circulation pour déterminer les axes routiers où il existe un flot important de conducteurs. Sur ces axes, nous identifions des lieux d'intérêt, comme un gymnase, pour créer un arrêt de covoiturage que nous matérialisons par du mobilier urbain. 
Il suffit alors à l’usager de se rendre à l'arrêt le plus proche de chez lui et d’y renseigner sa destination (sur place ou via l’application). Celle-ci s'affiche sur un panneau lumineux ce qui permet aux conducteurs qui passent par là et qui se rendent dans la même direction de voir sa demande et de le conduire à l'arrêt souhaité. Et cela, avec une attente qui ne dépasse pas quelques minutes.

Comment envisagez-vous la suite ?

Mon objectif est d'avoir un impact sociétal majeur en faisant du covoiturage un véritable service public. Avec déjà 15 implantations en France et 15 000 usagers inscrits, nous souhaitons progressivement mailler l’ensemble des territoires qui en ont besoin. Pour cela, nous misons beaucoup sur la recherche et le développement et les data sciences. Nous avons d’ailleurs recruté, parmi la trentaine de collaborateurs d’Ecov, un doctorant CIFRE qui fait sa thèse dans un laboratoire de mathématiques appliquées de Sorbonne Université. 
 

Entrepreneur social de l’année 2019

Le 31 janvier dernier, Thomas Matagne a été désigné par le Boston Consulting Group « entrepreneur social de l’année 2019 ». Ce prix récompense chaque année deux entrepreneurs qui apportent des solutions innovantes et durables à des problématiques sociales et environnementales fortes. Les lauréats bénéficient d’une mission de conseil pour aider leur projet à changer d’échelle et consolider leurs choix stratégiques.